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L’Abécédaire de rien - Mon premier livre rock !!!!
vendredi 13 novembre 2009, par
L
Le rock revu et corrigé
par Pascal Samain
Un bouquin décalé d’un auteur qui l’est tout autant
« L’Abécédaire de rien », est un anti-dictionnaire surprenant. Le montois passe au crible, à sa façon, le vocabulaire du rock. Ca vaut le coup d’oeil.
Le livre est rempli d’anecdotes et de pointes d’humour dont seul Pascal Samain a le secret. Sa plume manie la dérision avec un doigté que certains lui envient. En un mois, il est parvenu à réaliser un bouquin tout à fait original dans le monde du rock. Il n’en fait pas l’éloge comme on pourrait le croire mais s’amuse plutà´t à le percevoir autrement. Souvent de façon incisive et loufoque. Dans ce livre, l’écrivain iconoclaste montois prend un malin plaisir à définir au second degré les termes, les noms communs ou propres du langage musical. Ce style, il le travaille régulièrement pour le magazine spécialisé Crossroads. Chaque mois, sa chronique sort du lot. « C’est de là , dit-il, qu’on a eu l’idée de faire un bouquin. L’éditeur m’a mis au défi de le réaliser en un temps record. Je suis content du résultat. » On aime la griffe de Pascal ou on ne l’aime pas. Le Belgian Doctor comme on le surnomme adroitement dans la revue est un adepte du ressenti, des émotions. « Quand j’écoute un disque, il doit me dire quelque chose, me parler. Il faut aussi que je sente une recherche de la part du groupe et des musiciens. » Si pas, il le dit ou l’écrit âprement.
Un livre inédit, surprenant, parfois dérangeant
« L’Abécédaire de rien de ce §#ç&%$ de monde du rock », il n’y pas d’erreur dans le titre, est sorti le 27 juin. Il est disponible un peu partout. Hugues Barrière, directeur des Cahiers du Rock, collection (habituellement) sérieuse et Gilles Verlant, journaliste belge, y signent sympathiquement préface et postface. Ce livre, on peut l’ouvrir à n’importe quelle page, on y trouvera son plaisir. Quelques illustrations choisies de Bruno Blum et des définitions piquantes le composent. Le mot bière est pour l’auteur synonyme de fan de rock. A festival, on peut lire qu’il n’y a rien à voir, que les spectateurs ne veulent rien voir et qu’ils sont là pour boire, dormir et baiser. Le ton est donné. Il faut un peu s’y connaître pour rigoler de certains jeux de mots ou de non-dits mais sinon, l’anti-dico est plutà´t abordable par tout un chacun. Marrant, mordant et volontairement caustique, Pascal Samain signe un ouvrage étonnant.
Un écrivain peu commun
Pascal, 48 ans, borain d’origine, est tombé dans ce milieu musical par hasard. Il n’aurait jamais cru un jour devenir critique de rock. Il écoutait, bien sùr, dans sa jeunesse les tubes de Led Zeppelin mais n’a par exemple jamais joué d’instrument. Par contre, l’écriture, ça le connaît. Il a notamment collaboré pour Le Soir Magazine dans une rubrique décalée de l’actualité. Et puis, on lui doit des ouvrages. En 1990, chez Julliard, « Les trous de la rue Lartoil », en 2001 aux Editions du Cerisier, « L’indicateur des chemins de fer » et deux ans plus tard, « Des filles invincibles ». Les histoires sont en grande partie personnelles, agrémentées d’un peu de fiction pour ficeler le tout. « Ces bouquins m’ont demandé un gros travail et son rarement descendus par la critique mais malheureusement il n’ont pas vraiment été soutenus. Du coup, l’audience n’est pas toujours au rendez-vous. » Déçu par le milieu de l’édition « qui ne marche qu’au pognon », le papa de Noé, 14 ans, décide de publier gratuitement un autre livre « Rejoindre Yves » uniquement sur internet. « J’attends de voir ce que cela peut donner. Un jour, il sortira peut-être sur papier. Mais, aujourd’hui, il faut les moyens financiers derrière. » Peu importe, Samain prend son pied. Quand il n’exerce pas ses fonctions d’édu"cateur à Frameries, il écrit et ceux qui veulent le lire savent ce qu’ils doivent faire. Acheter des magazines de rock ou consulter son remarquable site internet. On y trouve des articles sur ses ouvrages, des textes inédits, sa collection de mangas, toutes ses chroniques rock et ses préférences littéraires. De quoi mieux cerner encore ce personnage attachant.
Charles Sperlich
La Province
15 juillet 2007